La Corée du Sud est souvent perçue comme un pays où l’éducation occupe une place prépondérante dans la culture et la société. Le phénomène des hagwons, ces académies privées, illustre parfaitement cette obsession pour l’éducation. Selon un article publié sur Creatrip, « les hagwons sont devenus un élément essentiel de la vie éducative en Corée du Sud, où l’apprentissage ne se limite pas à l’école traditionnelle ». De nombreux enfants passent non seulement leurs journées à l’école, mais continuent également à étudier le soir dans ces établissements spécialisés. La pression pour exceller académiquement commence dès le plus jeune âge, ce qui soulève des préoccupations quant à l’impact sur le bien-être des enfants. Yujin Kim, auteur de l’article, note également que « les jeunes étudiants se sentent souvent accablés par la charge de travail qui leur est imposée, ce qui peut affecter leur santé mentale ». Cette situation met en lumière la prolifération des hagwons dans tout le pays, alors que les parents cherchent à garantir un avenir académique brillant pour leurs enfants. Pour en savoir plus sur ce sujet fascinant, consultez l’article complet ici : https://creatrip.com/fr/news/9064.
La culture des hagwons chez les jeunes étudiants
La culture des hagwons en Corée du Sud est profondément ancrée dans la société. Les parents investissent des sommes considérables pour que leurs enfants aient accès à ces établissements, où ils reçoivent un enseignement supplémentaire dans des matières essentielles. Les quartiers comme Gangnam et Seocho à Séoul sont particulièrement connus pour leur concentration d’hagwons, et il n’est pas rare de voir des étudiants quitter ces académies tard dans la nuit. Une étude de 2019 a révélé que 74,8 % des élèves de l’école primaire au lycée ont reçu une éducation privée, ce qui témoigne de l’importance de ces établissements dans le parcours éducatif des jeunes Sud-Coréens. Les parents sont souvent prêts à dépenser en moyenne ₩429,000 par mois pour que leurs enfants fréquentent ces académies, illustrant ainsi leur détermination à garantir un avenir académique brillant à leurs enfants.
Les hagwons ne se contentent pas d’offrir des cours académiques, ils préparent également les élèves aux examens d’entrée des universités. Cette pression peut mener à des emplois du temps excessivement chargés pour les enfants, qui jonglent entre l’école de jour et les cours du soir. Les enfants, parfois âgés de seulement 8 ans, se retrouvent à suivre jusqu’à 11 cours supplémentaires par semaine dans différents hagwons, ce qui suscite des préoccupations croissantes parmi les parents et les éducateurs. Une mère interrogée dans un reportage télévisé a déclaré : « Je préfère que mon enfant soit occupé à étudier plutôt qu’à traîner sans but. C’est ainsi que nous garantissons son avenir. »
Les émissions de télévision, telles que le drame à succès “Sky Castle”, ont également mis en lumière cette obsession, en montrant comment les familles dépensent des fortunes pour garantir l’admission de leurs enfants dans des établissements prestigieux. Cette représentation a suscité un débat national sur les dangers de cette culture éducative. Selon le sociologue Lee Jae-kyung, « cette surenchère éducative peut avoir des effets néfastes sur la santé mentale des enfants, leur laissant peu de temps pour jouer ou se détendre ».
Avec le temps, les hagwons se sont diversifiés, proposant non seulement des cours académiques, mais aussi des activités artistiques, sportives et même des formations en musique. Cela reflète la volonté des parents d’offrir à leurs enfants une éducation holistique, mais cela soulève également des questions sur l’équilibre entre l’éducation formelle et le temps de loisir. La culture des hagwons, bien que bénéfique pour certains, pose donc un dilemme complexe quant à la définition du succès éducatif en Corée du Sud.
Les différents types de hagwons
Il existe une grande variété de hagwons, chacun ayant des spécialités différentes pour répondre aux besoins éducatifs des élèves. Parmi eux, les hagwons de matière unique, connus sous le nom de dangwa hagwon, se concentrent sur des matières spécifiques telles que le coréen, l’anglais, les mathématiques et les sciences. Ces établissements sont souvent moins chers, avec des frais mensuels d’environ ₩300,000, et offrent un enseignement plus ciblé. Les étudiants peuvent poser des questions plus facilement en raison de classes généralement plus petites. Cela permet un suivi plus personnalisé des élèves, favorisant ainsi une meilleure compréhension des matières.
D’autre part, les hagwons pour les examens d’entrée à l’université, appelés ipshi hagwon, sont bien plus complets. Ils proposent un enseignement quotidien dans toutes les matières nécessaires pour réussir ces examens cruciaux. Les frais pour ces cours peuvent varier entre ₩400,000 et ₩500,000 par mois. De nombreux élèves fréquentent ces hagwons, parfois au détriment de leur temps à l’école, ce qui soulève des questions sur l’équilibre entre l’éducation formelle et l’éducation privée. Un enseignant de hagwon, Kim Soo-jin, explique : « Les étudiants passent tellement de temps dans les hagwons qu’ils finissent par assimiler la plupart de leurs connaissances ici, plutôt qu’à l’école. »
En plus des hagwons de matière unique et des hagwons d’examen, il existe également des hagwons spécialisés dans les arts, la musique et même les sports. Ces établissements attirent les étudiants qui souhaitent développer des compétences spécifiques en dehors du cadre académique traditionnel. Par exemple, les hagwons de musique préparent les aspirants musiciens à entrer dans des écoles de musique prestigieuses, en les aidant à constituer un portfolio solide. De même, les hagwons de sport offrent des entraînements intensifs pour préparer les jeunes athlètes à des compétitions.
Un autre type de hagwon qui a gagné en popularité ces dernières années est le hagwon de préparation à l’emploi. Ces établissements aident les étudiants à se préparer aux recrutements et aux entretiens d’embauche, en fournissant des cours sur la rédaction de CV, la préparation aux tests d’aptitude et les simulations d’entretiens. Selon le consultant en éducation Jang Min-ho, « avec la concurrence féroce sur le marché du travail, ces hagwons jouent un rôle essentiel pour aider les jeunes à se démarquer ».
Cette diversité de hagwons répond à une large gamme de besoins éducatifs, mais elle soulève également des interrogations sur la pression exercée sur les élèves pour qu’ils excellent dans plusieurs domaines à la fois. Les parents, tout en souhaitant le meilleur pour leurs enfants, doivent naviguer dans un système éducatif complexe et souvent exigeant.
Les hagwons pour adultes et professionnels
Bien que les hagwons soient principalement associés aux jeunes étudiants, un nombre croissant d’adultes s’inscrivent également pour améliorer leurs compétences ou se préparer à des examens professionnels. Les hagwons pour repasser les examens d’entrée à l’université ou pour changer d’université sont très populaires parmi les jeunes adultes, qui cherchent à obtenir un diplôme de meilleure qualité. En effet, entre 10 et 40 % des étudiants de certaines universités ont déjà tenté les examens d’entrée plusieurs fois, ce qui témoigne de la compétitivité du système éducatif coréen.
Les hagwons professionnels, quant à eux, se concentrent sur des métiers spécifiques. Par exemple, il existe des hagwons pour former des hôtes et hôtesses de l’air, ainsi que des cours pour aider les candidats à réussir les examens de la fonction publique. Ces établissements attirent de nombreux aspirants qui cherchent à sécuriser un emploi stable dans un marché du travail compétitif. En effet, le métier de fonctionnaire est considéré comme l’un des plus sûrs et les plus respectés en Corée du Sud, ce qui explique cette forte demande pour les hagwons spécialisés. Selon l’expert en éducation Park Jin-seok, « ces hagwons offrent non seulement des connaissances académiques, mais aussi des compétences pratiques qui sont essentielles pour réussir dans des carrières très prisées ».
Les hagwons pour la recherche d’emploi ont également vu le jour, offrant des cours sur la rédaction de CV, la préparation aux entretiens et les examens d’entrée dans des entreprises spécifiques. Ces cours sont conçus pour aider les candidats à se démarquer dans un marché de l’emploi saturé. Les étudiants apprennent à rédiger des lettres de motivation percutantes et à se préparer à des questions d’entretien difficiles. Un étudiant ayant suivi un tel cours a déclaré : « Grâce à ces hagwons, j’ai pu renforcer ma confiance en moi et obtenir un emploi dans une grande entreprise, ce qui aurait été difficile sans cette préparation. »
En outre, certains hagwons se spécialisent dans l’apprentissage des langues étrangères, offrant des cours intensifs en anglais, chinois ou japonais, qui sont essentiels dans un monde de plus en plus globalisé. Ces hagwons attirent des adultes souhaitant améliorer leurs compétences linguistiques pour des raisons professionnelles ou personnelles. Les cours sont souvent dispensés par des natifs, ce qui permet aux étudiants d’acquérir une maîtrise de la langue dans un environnement immersif.
La diversité des hagwons pour adultes montre la flexibilité et l’adaptabilité du système éducatif coréen, répondant ainsi aux besoins variés des apprenants tout au long de leur vie. Toutefois, la pression pour réussir dans ces programmes peut également être lourde, ce qui soulève des questions sur l’équilibre entre la carrière professionnelle et le bien-être personnel des adultes en Corée.
Conclusion : Un équilibre à trouver
La culture des hagwons en Corée du Sud est un reflet de l’importance accordée à l’éducation dans la société. Bien qu’ils offrent des opportunités d’apprentissage précieuses, la pression exercée sur les jeunes étudiants et les adultes peut avoir des conséquences néfastes sur leur bien-être mental et physique. Les témoignages de nombreux étudiants révèlent que la charge de travail imposée par les hagwons peut entraîner stress et anxiété. Une étudiante, qui a choisi de rester anonyme, a partagé son expérience : « J’ai souvent l’impression de courir sans arrêt, entre l’école de jour et les hagwons. Parfois, je me demande si cela vaut vraiment le coup. »
Trouver un équilibre entre l’éducation et le temps libre est essentiel pour le développement sain des enfants et des adultes en Corée. L’éducation ne devrait pas seulement se concentrer sur l’acquisition de connaissances, mais aussi sur le développement de compétences sociales, émotionnelles et pratiques. Les parents et les éducateurs doivent être conscients des signes d’épuisement chez les étudiants et veiller à ce qu’ils aient également du temps pour se détendre, socialiser et explorer leurs passions personnelles.
Les hagwons continueront de jouer un rôle central dans le paysage éducatif du pays, mais il est crucial que la société prenne en compte les besoins et le bien-être des étudiants dans leur quête de réussite académique. Au niveau gouvernemental, des discussions commencent à émerger sur la nécessité de réformer le système éducatif pour réduire la pression sur les élèves. Des initiatives visant à promouvoir un apprentissage plus équilibré et à intégrer des activités extrascolaires dans le cursus scolaire sont de plus en plus souvent évoquées.
Selon le psychologue scolaire Lee Ji-hoon, « un environnement éducatif sain doit permettre aux étudiants de développer leurs compétences tout en préservant leur bien-être mental. Il ne s’agit pas seulement de réussir des examens, mais de grandir en tant qu’individu. »
De plus, les parents doivent jouer un rôle actif dans ce processus, en encourageant leurs enfants à exprimer leurs sentiments et à discuter de leurs préoccupations. Le dialogue ouvert entre parents et enfants peut aider à atténuer la pression ressentie par les jeunes face aux attentes élevées.
En conclusion, il est impératif que la société coréenne cherche un équilibre entre le désir de réussite académique et le besoin fondamental d’un développement personnel sain. Cela implique non seulement de réévaluer le rôle des hagwons, mais aussi de promouvoir une culture qui valorise le bien-être et la santé mentale des étudiants tout autant que leurs performances académiques.