Le 13 mars 2025, des données révélées par le ministère de l’Éducation et Statistics Korea ont montré que les dépenses en éducation privée en Corée du Sud ont atteint un niveau record de 29 trillions de wons (environ 20 milliards de dollars) l’année précédente. Ce chiffre alarmant, qui représente une augmentation de 2,1 trillions de wons par rapport à l’année précédente, se produit malgré une baisse du nombre total d’élèves, qui est passé de 5,21 millions en 2023 à 5,13 millions en 2024. Selon Cho Jung-Woo, journaliste pour Korea JoongAng Daily, cette tendance soulève des questions sur la dépendance croissante des parents à l’égard de l’éducation privée, en dépit des efforts du gouvernement pour réduire cette dépendance.

Park Chang-hee, PDG et éditeur de JoongAng Ilbo Co., Ltd., souligne que « l’augmentation des dépenses en éducation privée témoigne d’une inquiétude profonde parmi les parents qui craignent que leurs enfants ne puissent rivaliser sans un soutien éducatif supplémentaire ». Les parents continuent d’investir massivement dans les cours particuliers et les écoles privées, connues sous le nom de hagwon, renforçant ainsi l’idée que le succès académique est indissociable d’un investissement financier conséquent. Pour plus de détails, vous pouvez consulter l’article complet ici : https://koreajoongangdaily.joins.com/news/2025-03-13/national/socialAffairs/Private-education-spending-hits-alltime-high-of-29-trillion-won-despite-fewer-students-govt-measures/2261390.

Une tendance alarmante : l’augmentation des dépenses malgré la baisse des élèves

L’augmentation continue des dépenses en éducation privée en Corée du Sud est préoccupante, notamment dans le contexte d’une diminution du nombre d’étudiants. Selon les données, la proportion d’élèves bénéficiant d’une éducation privée a atteint 80 % l’année dernière, un chiffre qui continue de grimper malgré les efforts du gouvernement pour encourager l’éducation publique. Park Chang-hee, PDG et éditeur de JoongAng Ilbo Co., Ltd., note que « cette situation révèle un système éducatif où la réussite semble de plus en plus liée à la capacité financière des familles à investir dans l’éducation privée. »

Les parents, convaincus que l’éducation privée est essentielle pour réussir dans un système éducatif compétitif, continuent d’investir massivement dans les cours particuliers et les écoles privées, connues sous le nom de hagwon. Les dépenses pour les élèves du primaire ont atteint 13,2 trillions de wons, tandis que les élèves du secondaire et du collège ont respectivement coûté 8,1 trillions et 7,8 trillions de wons. Cela soulève des questions sur l’équité d’accès à l’éducation, surtout pour les familles à revenu modeste.

Choi Ji-young, rédacteur exécutif de JoongAng Ilbo Co., Ltd., souligne que « la tendance actuelle ne fait qu’accentuer les inégalités sociales, où les enfants issus de milieux défavorisés se voient refuser les mêmes opportunités que ceux de familles plus aisées. » Cette situation soulève des préoccupations sur la capacité des enfants à bénéficier d’une éducation équitable et de qualité.

De plus, les statistiques indiquent que les dépenses en éducation privée augmentent même dans des contextes où le nombre total d’élèves diminue. Cela pourrait être lié à la perception que l’éducation publique ne répond pas aux attentes des parents, qui cherchent des moyens alternatifs pour assurer le succès académique de leurs enfants. En effet, la compétition pour les admissions dans les universités prestigieuses reste féroce, et les parents sont prêts à investir des sommes considérables pour donner à leurs enfants un avantage.

Ce phénomène soulève également des questions sur l’impact à long terme de cette dépendance à l’éducation privée. Les experts s’interrogent sur la capacité du système éducatif à évoluer pour répondre aux besoins d’une société en mutation. Selon Chun Young-sun, responsable de la protection des mineurs, « cette tendance pourrait entraîner des conséquences néfastes sur le bien-être des enfants, qui se retrouvent souvent piégés dans un cycle d’exigences académiques de plus en plus élevées. » Les débats autour de ces enjeux sont donc plus que jamais d’actualité, car ils touchent à la qualité de l’éducation, à l’équité et à l’avenir des générations à venir.

Les disparités régionales dans les dépenses en éducation privée

Les dépenses en éducation privée varient considérablement d’une région à l’autre en Corée du Sud, révélant des disparités frappantes qui soulignent les inégalités existantes au sein du système éducatif. À Séoul, les parents dépensent en moyenne 673 000 wons par élève chaque mois, un montant qui dépasse de plus du double les 320 000 wons dépensés par les familles de la province de Jeolla du Sud. Choi Ji-young, rédacteur exécutif de JoongAng Ilbo Co., Ltd., souligne que « cette disparité géographique crée non seulement des inégalités d’accès à l’éducation, mais renforce également les clivages socio-économiques entre les régions. »

Cette situation exacerbe les inégalités sociales et rend difficile pour les enfants des zones rurales ou moins favorisées de rivaliser sur un pied d’égalité avec ceux des grandes villes. Les élèves de Séoul bénéficient d’un accès accru à des ressources éducatives de qualité, y compris des hagwon réputés, des tuteurs privés, et des programmes d’enrichissement, tandis que ceux des régions moins urbanisées ont souvent des options limitées.

Park Chang-hee, PDG et éditeur de JoongAng Ilbo Co., Ltd., déclare que « l’écart dans les dépenses en éducation privée entre les régions est symptomatique d’un système qui valorise les opportunités éducatives basées sur des critères financiers plutôt que sur le mérite. » Les enfants vivant dans des zones rurales peuvent se retrouver désavantagés, avec moins d’accès à des cours particuliers ou à des établissements d’enseignement privés de qualité, ce qui peut nuire à leur préparation pour les examens d’entrée universitaire.

En conséquence, le débat sur l’éducation privée en Corée du Sud ne se limite pas seulement aux dépenses, mais s’étend également aux implications sociales et économiques de cette dépendance à l’égard de l’éducation parallèle. Les parents des zones urbaines se sentent souvent contraints de dépenser davantage pour garantir un avenir prometteur à leurs enfants, tandis que ceux de régions moins bien desservies doivent jongler avec des ressources limitées.

Les conséquences de ces disparités sont préoccupantes, car elles renforcent un cycle de pauvreté éducative, où les enfants issus de milieux défavorisés ont moins de chances de réussir académiquement. Chun Young-sun, responsable de la protection des mineurs, met en garde contre le fait que « si ces inégalités persistent, nous risquons de créer une génération d’enfants dont le potentiel sera bridé par des circonstances qui échappent à leur contrôle. » Ainsi, la question des dépenses en éducation privée en Corée du Sud est indissociable des discussions plus larges sur l’équité et l’accès à une éducation de qualité pour tous les enfants.

L’impact psychologique sur les familles

La pression pour investir dans l’éducation privée a des conséquences psychologiques notables sur les familles. Chun Young-sun, responsable de la protection des mineurs, indique que « l’angoisse liée à la performance académique des enfants peut engendrer un climat familial tendu, où les parents se sentent obligés de dépenser de plus en plus pour garantir un avenir prometteur à leurs enfants. » Cette dynamique crée un environnement où le succès scolaire est perçu comme le seul chemin vers un avenir radieux, mettant les parents sous une pression constante.

Les enfants, de leur côté, subissent également cette pression. Ils ressentent le poids des attentes parentales et des normes sociétales, souvent au détriment de leur bien-être émotionnel et social. Selon une étude, près de 60 % des élèves interrogés ont déclaré ressentir un stress intense lié à leurs performances scolaires. Ce stress peut se traduire par des problèmes d’anxiété, de dépression et, dans certains cas, des comportements autodestructeurs.

Les parents sont de plus en plus conscients des implications de cette course à l’éducation, mais beaucoup se sentent piégés par les attentes sociétales. En conséquence, nombre d’entre eux consacrent une part importante de leur budget familial à l’éducation privée, souvent au détriment d’autres aspects essentiels de la vie, tels que les loisirs en famille et les vacances. Certains parents avouent ressentir un sentiment de culpabilité s’ils n’optent pas pour des options d’éducation coûteuses, renforçant ainsi un cycle de stress et de surconsommation.

Les conséquences psychologiques de cette pression sont également visibles dans la dynamique familiale. Les parents, préoccupés par l’avenir de leurs enfants, peuvent développer des conflits internes qui affectent leur relation avec leur partenaire et leurs autres enfants. Une étude menée par l’Institut coréen de recherche sur la famille a révélé que 45 % des parents se disputent régulièrement au sujet des dépenses éducatives.

Cela soulève des questions sur la manière dont le système éducatif coréen pourrait évoluer pour réduire cette dépendance à l’égard de l’éducation privée. Selon le professeur Kim Hyun-soo, expert en éducation, « il est crucial de créer un environnement d’apprentissage plus équilibré et inclusif, où la valeur de l’éducation ne repose pas uniquement sur des dépenses financières, mais sur la qualité de l’enseignement et le soutien émotionnel des parents. »

Pour alléger cette pression, des initiatives visant à promouvoir des méthodes d’apprentissage alternatives et à renforcer l’éducation publique pourraient être envisagées. L’objectif serait de transformer la perception de l’éducation et de réduire le stress associé à une compétition académique insatiable, offrant ainsi aux enfants et à leurs familles une voie vers un épanouissement plus équilibré.

Vers une réforme de l’éducation ?

Face à cette situation, le gouvernement coréen a mis en place diverses mesures pour essayer de réduire la dépendance à l’éducation privée. Parmi celles-ci, on trouve la réforme des programmes scolaires, visant à garantir que le contenu des examens d’entrée à l’université soit en adéquation avec les enseignements dispensés dans les écoles publiques. Cependant, malgré ces efforts pour éliminer les questions en dehors des programmes scolaires officiels du College Scholastic Ability Test, les dépenses continuent de grimper.

Cette dynamique pose la question de savoir si des réformes plus profondes du système éducatif sont nécessaires pour répondre aux préoccupations croissantes des parents et des élèves. Par exemple, des experts suggèrent que l’État devrait investir davantage dans l’amélioration de la qualité de l’éducation publique, en offrant des ressources adéquates aux enseignants et en réduisant le nombre d’élèves par classe. Selon le professeur Lee Jae-ho, spécialiste en politique éducative, « investir dans les infrastructures scolaires et dans la formation continue des enseignants est crucial pour restaurer la confiance dans le système éducatif public. »

Il est clair que le débat sur l’éducation en Corée du Sud est loin d’être résolu, et la tendance actuelle soulève des préoccupations quant à l’avenir de l’éducation dans le pays. Les acteurs du secteur éducatif, y compris les parents, les enseignants et les décideurs politiques, devront collaborer pour trouver des solutions durables et équitables qui bénéficient à tous les élèves, quelle que soit leur origine socio-économique.

De plus, il serait bénéfique d’encourager un changement d’attitude vis-à-vis de l’éducation. Au lieu de la considérer uniquement comme un moyen d’atteindre des résultats académiques, il faut promouvoir une vision plus holistique qui valorise le développement des compétences sociales, émotionnelles et créatives des élèves. Une telle approche pourrait réduire la pression sur les élèves et les parents, tout en favorisant un environnement d’apprentissage positif.

L’inclusion de programmes de sensibilisation et de soutien psychologique dans les écoles pourrait également jouer un rôle clé dans ce processus de réforme. Il est essentiel d’accompagner les élèves dans leur parcours scolaire, en leur offrant les outils nécessaires pour gérer le stress et les attentes. Enfin, la mise en place de politiques visant à réduire les frais de scolarité des établissements privés pourrait également contribuer à diminuer la dépendance à l’égard de l’éducation privée, en rendant l’éducation publique plus attractive et accessible à tous.